mardi 29 janvier 2013

Un constructeur d'humanité: l'abbé Franz Stock, «l’archange dans l’enfer»

Une belle et remarquable figure. Un pont entre les peuples. Un constructeur d'humanité. Un homme de paix, de réconciliation et de compassion qui fut une lumière dans les ténèbres pour de très nombreuses personnes: l'abbé Franz Stock (photographie ci-contre). C'est par la regrettée Jacqueline Péry d'Alincourt que j'en ai entendu parler la première fois. Dans son dernier entretien, que j'ai recueilli (1 et 2, bas de page pour les deux), elle relate qu'en 1943, alors qu'elle se trouvait au secret à la prison de Fresnes (durant six mois), après avoir été interrogée et torturée durant cinq jours par la Gestapo, et avant d'être envoyée à Ravensbrück, la seule personne, pleine de compassion, de compréhension et de lumière, qui la visitait dans son cachot, était un prêtre allemand, l'abbé Franz Stock, qu'elle ne nomme pas, mais qui était le seul autorisé à visiter les internés des prisons parisiennes et à accompagner les condamnés à mort (plusieurs milliers à Paris durant la Seconde Guerre mondiale). Il fut surnommé, par les Français prisonniers, « l’aumônier de l’enfer » ou encore « l’archange dans l’enfer ». Fait prisonnier à la libération de Paris, il fonde un séminaire dans un camp d'internement pour les Allemands connu sous le nom de "Séminaire des barbelés", près de Chartres. Il est fréquenté par plus de 900 enseignants, prêtres, séminaristes et frères. L'abbé Franz Stock meurt début 1948 alors qu'il n'avait pas atteint les 44 ans. Un site sur l'Internet lui est consacré. Un "procès en béatification", pour une canonisation, est en cours depuis 2009. Plusieurs livres ont été écrits sur lui. A connaître.

Ajout (7 juin 2017): les éditions du Cerf viennent de publier le Journal de guerre de l'abbé Franz Stock.